Les places et carrois

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Lieu de vie par excellence, les espaces publics occupaient une place incontournable dans la vie des tourangeaux à la Renaissance. Deux types d’espaces se distinguaient alors, les places et les carrois. Les places, dont le terme demeure aujourd’hui, sont des espaces urbains libres, généralement bordés de bâtiments. Les carrois, quant à eux, s’entendaient comme des carrefours de rues, plus ou moins vastes bien que de dimensions réduites par rapport aux places.

Ce sont les lieux privilégiés pour plusieurs types d’activités. Leur fonction de lieu de rencontre et de vie est particulièrement marquée par l’installation des fontaines publiques comme la place du Grand-Marché ou encore le carroi De Beaune [Grandmaison, 1870, p. 144]. Ce sont également des espaces de commerces. Les étals de boucherie et de poissonnerie peuvent y prendre place comme au carroi des Arcis [Chevalier, 1993, p. 158]. De même, les marchés s’y tenaient notamment sur la place du Grand-Marché [Giraudet, 1883, p. 187-188] et sur le carroi aux Chapeaux [Collas, Marignan 1515-2015], et deux fois l’an les foires sur la place Foire-le-Roi [Catalogue des actes de François Ier].

Les places et carrois étaient également des lieux de divertissement. C’est là que sont organisés à l’occasion des entrées solennelles des joutes, des mystères ou que sont installés des décors particuliers. Plusieurs joutes furent données à la demande du roi sur la place du Grand marché de Tours. Pour l’occasion, la ville faisait répandre du fumier et du sable sur les pavés afin de sécuriser les lieux et des lices (palissades) en bois étaient construites pour délimiter l’espace de combat. En 1469, le roi Louis XI demanda même à la municipalité d’enlever les pavés de la place pour pouvoir y faire les joutes [Renumar, 23 juin 1469]. Les mystères sont des représentations théâtrales, souvent muettes, qui s’animent au passage des souverains ou des hôtes qui font leur entrée. Le mystère de Samson, David et Goliath fut ainsi donné sur le carroi De Beaune lors de l’entrée d’Anne de Bretagne et de Louis XII en novembre 1500 [Rivaud, Renumar].

Certaines places ont également pu servir de piloris comme la place du Grand-Marché en 1562 lorsque l’on y pendit le profanateur du tombeau de saint François de Paule [Chalmel, 1818, p. 227], ou encore la place Foire-le-Roi notamment en 1488 [Giraudet, 1883, p. 180].

 

Bibliographie et sources

Base Renumar
Chalmel Jean-Louis, Tablettes chronologiques de l’histoire civile et ecclésiastiques de Touraine, Tours, Letourmy, 1818.
Collas Rolande, « Le Marché à Tours au XVe XVIe siècle: quelques éléments sur l’alimentation en Touraine au temps de François Ier », publié en ligne sur le site Marignan 1515-2015.
Giraudet Eugène, Histoire de la ville de Tours. Tome I, Tours, 1883.
Grandmaison Charles-Louis, Documents inédits pour servir à l’histoire des arts en Touraine, Paris, Dumoulin, 1870.
Rivaud David, « Les entrées solennelles de la Renaissance à Tours (1461-1565) », publié en ligne sur le site Renumar.